Choisissez la bonne chaussure

Un bon chaussage est fondamental, vous devez bien faire attention à la pointure des chaussures lors de l'essayage car le pied gonfle à l'effort. Pour être certain de ne pas se tromper, il faut enlever la semelle première de propreté qui se trouve à l'intérieur de la chaussure et veiller en posant le pied dessus à ce qu'il y ait une marge de confort d'environ 1 cm sur le devant.


Quand changer vos chaussures ?


Le 1er indicateur, le plus évident, est le degré d'usure apparente de cette dernière. Cependant, parallèlement à cette évaluation quantitative, il est intéressant d'apprécier l'usure d'un point de vue « qualitatif » : ainsi, si elle est trop rapide ou dissymétrique, en amont du changement de chaussures, une consultation podologique peut s'avérer utile afin de savoir où se situe le problème et comment y remédier.


Le 2nd indicateur de nécessité de remplacement des chaussures est le nombre de Km parcourus et donc la multiplicité des impacts encaissés par la chaussure (celle-ci étant prise en sandwich entre le poids du coureur et le sol). Cet indicateur est le plus fiable car c'est lui qui détermine le degré réel (et non uniquement apparent) d'usure de la chaussure.


Pour ne pas dépasser la limite de validité des propriétés amortissantes et de maintient offerts par les matériaux constitutifs de la chaussure, il est préférable de raisonner en heure de pratique sportive plutôt que de penser en terme de « je change mes chaussures une fois, deux fois ou trois fois par an ». En effet, si l'on court deux heures ou six heures par semaine le kilométrage parcouru est très différent. C'est la raison pour laquelle on a coutume de dire qu'une chaussure peut durer 120 ou 150h.


Cependant, il faut garder à l'esprit que d'autres paramètres influent aussi sur la longévité des chaussures : ainsi plus le poids est élevé et plus les sols fréquentés sont durs, moins longtemps durera la chaussure.


Connaître votre foulée pour faire un bon choix de chaussures :


Que vous soyez lourd, léger, champion ou débutant, votre pied fonctionne de la même façon. La foulée, elle, bien que fonction des caractéristiques morphologiques (taille, poids, souplesse et puissance musculaire...) conserve toujours la même structure. Elle voit se succéder 2 phases : celle de l'appui monopodal et celle, aérienne de suspension (sans contact avec le sol). La phase d'appui monopodal se décompose en trois phases majeures.   


  • La phase d'amortissement : Lors du contact avec le sol, le pied absorbe 2 à 3 fois le poids du corps dans les 20 à 30 premières millisecondes de la foulée. Toutefois cette première phase ne représente en moyenne que 10% du temps de contact du pied avec le sol. Pendant cette phase extrêmement brève, l'amortissement des chocs est primordial.
  • La phase d'équilibre : C'est la phase de transition, de soutien, correspond au passage de l'arrière pied sur l'avant pied et représente environ les 110 millisecondes qui suivent la phase d'attaque. Cela correspond en moyenne à 40% du temps total de contact avec le sol.
  • La phase de propulsion : La poussée dure environ 80 millisecondes ce qui représente 50% du temps de contact au sol. Le pied quitte le sol en exerçant une force équivalent à 2 à 3 fois le poids du corps. L'avant-pied assure le contrôle nécessaire à une bonne propulsion.

Il est indispensable de connaître la nature de sa foulée afin de ne pas faire un mauvais choix d'achat de chaussures potentiellement à l'origine de problèmes musculaires ou ligamentaires entraînant des mauvaises performances et/ou blessures. Car bon nombre de pathologies chroniques du coureur trouvent leur source dans un défaut technique de la foulée.


Pourquoi l'allure et l'usure des chaussures usagées orientent vers un achat d'une nouvelle paire ?


L'observation de vos chaussures de sport usagées est très souvent révélatrice de renseignements précieux pouvant compléter l'examen dynamique :


• Les zones d'usure

• L'inclinaison du contrefort

• Les points de conflit...


Par ailleurs, la qualité du chaussage doit être appréciée avant toute correction orthétique.



Attention : une erreur d'interprétation de l'usure des chaussures est fréquente chez les coureurs !


Au moment de l'atterrissage, lors de la phase d'amortissement, la friction qui détermine l'usure (abrasion de la semelle de la chaussure) se fait pratiquement toujours à la partie postéro-externe du talon quel que soit le type de pied. Ce qui fait que les coureurs qui ne regardent que cet endroit se trompent régulièrement. C'est l'usure de la chaussure dans sa partie antérieure, résultant de la phase de propulsion qui sera différente chez un coureur universel, pronateur ou supinateur.


 


3 profils, 3 scénarios : Choisissez la bonne chaussure


Je veux tout simplement boucler la distance


Vous débutez sur la distance ou vous êtes coureur lent ou insuffisamment préparé, votre effort sera donc long. Prendre le risque d'alléger la chaussure d'une centaine de grammes au détriment des qualités amortissantes et stabilisatrices serait un très mauvais calcul à l'origine de blessures potentielles.


Je suis un coureur averti


  • Vous êtes lourd : vous n'avez pas vraiment le choix. Votre poids est un handicap sur la distance des 42,195 km. La tentation d'alléger la chaussure se fera forcément au détriment des qualités amortissantes et de maintien encore plus indispensables compte tenu de vos caractéristiques morphologiques.
  • Vous êtes léger : vous avez le choix mais soyez raisonnables. La potentialité de gain de temps en allégeant le poids de la chaussure est faible comparativement aux risques encourus. Si vous êtes coureur rapide et bien entraîné, une chaussure allégée vous donnera l'impression d'avoir des ailes, mais si votre course doit être longue, le jeu n'en vaut pas la chandelle.

Je veux faire un chrono


Vous êtes un coureur très léger, expérimenté et très rapide. Vous voulez réaliser un chrono, vous avez tout intérêt à prendre une chaussure très légère car votre temps de course sera bref et vous n'aurez pas le temps de traumatiser muscles et articulations.


ENCART « Je suis universel pronateur supinateur » :


Pied universel :

Vous êtes pieds universels si, à l'examen dynamique, vos pieds restent naturellement stables, sans déverser, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. En regardant la semelle de vos chaussures usagées vous pourrez constater une usure uniforme et médiane dans la partie antérieure.


35 à 40% des coureurs sont universels.


Quelles chaussures choisir ?


Vous choisirez un modèle de chaussures pour pieds universels, afin de bénéficier d'une stabilité parfaitement assurée. Sachant que la légère pronation physiologique qui est la caractéristique naturelle du pied à la course, est prise en compte dans ce genre de modèle.


Pied pronateur :

Différence entre pronateur et hyper-pronateur :


Vous êtes pieds pronateurs si, en courant, juste après le contact avec le sol (à la partie postéro-externe du talon), votre pied déverse ensuite à l'intérieur :


  • soit  trop intensément en amplitude ;
  • soit pendant une durée trop importante.

60% des coureurs sont plus ou moins pronateurs.


La pronation ou valgus "ouvre" le pied pour lui permettre de s'adapter à la surface du sol et d'absorber le choc pendant la course.


Une légère pronation est normale mais, si lors de la foulée, l'intensité de la pronation ou la durée de celle-ci est excessive, elle prédispose au déclenchement de périostites tibiales ou de tendinites par hyper sollicitation du muscle jambier postérieur. Ce même valgus peut également être à l'origine d'un syndrome rotulien. S'il est désaxé en dedans  (pronation ou pied valgus) : la cheville s'affaisse à l'intérieur, le talon est obligé de basculer vers l'intérieur pour permettre la foulée. Cette pronation entraîne une rotation interne du membre inférieur, favorisant les tendinites du jambier antérieur. Ce pied est également à l'origine des tendinites de la patte d'oie au niveau du genou.


Quelles chaussures choisir ?


Dans la plupart des cas, vous choisirez des chaussures pour pronateur. Cependant, si votre pronation est très importante ou si vous êtes un coureur lourd, vous choisirez un modèle pour hyper pronateur afin de bénéficier d'une stabilité parfaitement assurée.


Pied supinateur :

Vous êtes pieds supinateurs si, en courant, juste après le contact avec le sol (à la partie postéro-externe du talon), votre pied déroule uniquement sur sa partie externe.


Moins de 5% des coureurs sont supinateurs.


Si votre pied est désaxé en dehors (supination ou pied varus) : la cheville s'affaisse à l'extérieur entraînant une surtension des structures du genou et du pied. Cette supination favorise une hyper sollicitation des muscles péroniers et donc les tendinites des péroniers latéraux. Ce pied est également souvent à l'origine du syndrome de Maissiat (tendinite du fascia-lata).


Quelles chaussures choisir ? 


Si la supination est symétrique, vous choisirez un modèle «pieds supinateurs » et si vous n'en trouvez pas, un modèle « pied universel ».


ENCART SEMELLES


Semelles pied universel : Faut-il porter des semelles de confort ?

Vous n'avez pas, à priori, besoin de porter des semelles de confort, celles-ci peuvent cependant être envisagées quand les chaussures commencent à donner des signes de faiblesse et ce, afin de prolonger leur durée de vie (sans toutefois dépasser environ 1500 km).


Le pied universel peut néanmoins présenter des pathologies (autres que défaut d'axes) nécessitant le port d'orthèses plantaires thermoformées sur mesure, celles-ci peuvent être adaptées dans des chaussures de type universel où elles remplaceront la semelle de propreté amovible.


Pied pronateur : Quand faut il faire appel à une semelle correctrice ?

À la lumière des différents examens pratiqués, si une pronation dissymétrique ou trop importante a été décelée, vous nécessitez des orthèses plantaires thermoformées sur mesure qui agiront pied par pied avec des hauteurs et des densités de matériaux différentes. Ceci afin de réaliser la meilleure correction possible en rétablissant les équilibres de façon affinée et personnalisée.


Les orthèses plantaires seront à la fois amortissantes et correctrices, en modifiant la répartition des contraintes mécaniques.  Elles n'agiront pas uniquement au niveau du pied, mais également sur l'ensemble des articulations portantes de l'appareil locomoteur. Elles permettront la rééquilibration du corps par la base, sur le plan physique, neuromusculaire et musculo-ligamentaire.


Pied supinateur : Quand faut il faire appel à une semelle correctrice ?

Si votre supination est importante, entraînant soit une usure rapide des chaussures et/ou une pathologie douloureuse, le podologue vous conseillera le port de semelles correctrices.


Selon l'importance de cette supination et/ou sa dissymétrie, le podologue sera à même de vous confectionner des orthèses plantaires thermoformées sur mesure à l'aide de matériaux adaptés à la course à pieds (adaptées à l'effort unidirectionnel et soutenu et tenant compte des contraintes spécifiques du couple pied en mouvement/chaussure).


Ces orthèses podologiques correctrices doivent alors remplacer les semelles premières de propreté amovibles dans les chaussures de running.